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Post by Yavine on Apr 14, 2005 10:06:32 GMT -5
Ben... Pourquoi les étudiants n'auraient pas leur mot à dire, eux aussi sur le fonctionnement ? Ils font tout de même partie des premiers concernés, non ? Comme je l'ai dit, les étudiants sont (politiquement) stupides. Je vais faire une comparaison qui va te faire hurler, mais bon... Quand un fermier va labourer son champ (pas de nos jours, OK), est-ce qu'il demande à son cheval comment il veut être traité ? Ben c'est pareil. Si tu veux comprendre d'où vient ce cynisme, (re)lis mes compte-rendus des dernières grèves étudiantes, quand j'ai fait l'effort d'aller aux AG. Plusieurs exemples en vrac sortis de là, de mémoire. Un type qui explique que pour que les choses s'arrangent, il suffit de changer de gouvernement, mais qui refuse de voter. Les gens de l'Unef qui prétendent faire un débat démocratique, mais qui laissent la foule huer les gens qui parlent. Certains groupes d'étudiants qui profitent de la grève pour sécher les cours (comme l'a dit Kalys, mentalité de lycéens). D'ailleurs, le même groupe d'étudiants qui n'est là que pour pouvoir faire le piquet de grève (c'est rigolo, non ?) et qui ne sera même pas foutu de le maintenir correctement quand on le lui accorde... La peur de voter contre eux (ils sont costauds et pas très intelligents, après tout...). Etc. Pour prendre un exemple plus général, ben... regarde les taux de participation aux élections étudiantes ! Bref, le droit de vote et de participation à la vie politique se mérite. Et les étudiants ne le méritent clairement pas. Bizzzzzzzz Yav'. PS : Notes "pas catastrophiques"... BWAHAHAHAHAHA ! (pardon, private joke inside...)
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Post by Doudou on Apr 14, 2005 10:30:57 GMT -5
Le public qui sort du lycée n'est pas formé à la pratique démocratique. Il faudrait expliquer aux nouveaux arrivants comment fonctionne la fac, c'est le rôle des syndicats suivant les universités ils l'assument ou pas. Le problème des syndicats étudiants c'est qu'il ne s'inscrivent pas dans la durée et le long terme (car les étudiants sont de passage chez nous) ce qui est nécessaire à tout changement en profondeur de l'université. Et ils se réfèrent à des principes soit disant égalitaires souvent démagogiques qui ne font que bloquer le système. Cependant leur action dans la vie culturelle des universités est souvent bénéfique. Et il faut aussi une voix forte face à l'administration des universités, c'est un contre-pouvoir intéressant mais sous-exploité, trop souvent voie de lancement pour les futurs cadres de nos chers partis.
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Post by Ornella on Apr 19, 2005 7:48:33 GMT -5
Tu ne peux pas généraliser comme ça, Yav', et personnellement, je ne me sens pas du tout "politiquement stupide" ! Ornella, très vexée!
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Post by Kalys on Apr 19, 2005 9:42:52 GMT -5
Moi, je suis tout à fait d'accord avec toi, Yavine. Tu sais Ornella, ce n'est pas parce que TOI tu es intelligente et cultivée que c'est le cas de tout le monde, d'autant plus que tu ne connais pas la fac et tu n'as pas vu comment elle fonctionne. Yav se doute bien que tu n'es pas "politiquement stupide" sinon elle ne discuterait pas avec toi (je suppose). Mais en ce qui me concerne, j'estime n'avoir pas la maturité et la conscience nécessaire pour m'intéresser correctement à ces problèmes. La preuve: la plupart du temps, ça ne m'intéresse pas du tout. Comme je pense être un échantillon tout à fait commun de la société, je ne dois pas être la seule. Et je ne vois pas comment je pourrais prétendre intervenir dans des méandres administratifs et politiques que je ne maîtrise absolument pas. Tout ce que je peux faire correctement, c'est voter aux élections étudiantes: je préfère donner ma voix à des personnes qui sauront mieux s'en servir que moi.
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Post by Doudou on Apr 20, 2005 4:26:31 GMT -5
Tu sais Ornella, la manière dont les universités sont gérées est assez complexe, il y a plusieurs instances le CEVU, le CS, le CA, le CROUS est géré séparément. Il y'a des élus étudiants parmi ces instances et c'est très bien.
Le Bémol, c'est que pour l'étudiant X tout ceci lui échappe complètement, il suffit d'en discuter avec eux pour s'en rendre compte. Peu d'étudiants savent dans quel état financier se trouvent les facs (on a parfois plus de fric pour se payer du papier, on coupe les chauffages dans les labos et les amphis parfois), pourtant leurs élus votent les budgets. Les enseignants traversent une crise grave de leur profession, combien d'étudiants le savent. Les syndicats étudiants ont du mal à faire passer les infos, les profs ne parlent plus à leurs étudiants de leurs problèmes et les étudiants se recroquevillent dans leur coquille et beaucoup s'en foutent car après tout il ne sont en fac que pour une durée déterminée.
En plus la manière dont le pouvoir s'exerce échappe complètement aux étudiants, je n'ai compris les rouages qu'il y a peu. Le pouvoir en fac est souterrain, toutes les décissions sont prises avant entre gens qui ont de l'influence.
Pour te donner un exemple concret de l'illusion démocratique et des mainps que subissent les étudiants je vais te parler des grèves de l'an passé (LMD+réforme). Donc l'an passé, les étudiants se foutent en grève contre LMD et la réforme Ferry, en même temps on connait au niveau des facs des difficultés de financement importante, on perd des postes, bref nous enseignants et chercheurs on commence à baliser sérieusement et les étudiants ils se battent pouruqoi pour un projet LMD déjà enterriné et une réforme dont certains points feraient du bien aux universités et tout ça au nom de grans principes qu'on a jamais vu appliqués en fac. Bref, j'arrive un matin au labo, piquet de grève tenu par deux étudiantes qui bloquent l'entrée du labo, furax je détruis leur barrage et file à mon bureau. Je me calme, je décide d'aller m'excuser et de discuter avec les grévistes. Et là j'ai halluciné, elles racontaient tout et n'importe quoi, des trucs entendus en AG. On a discuté une bonne heure, je me suis dit qu'il fallit que discute avec les étudiants pour leur expliquer comment la fac fonctionne parceque les leaders et certains profs s'amusaient à faire peur à des fins de pure politique qui n'avaient rien à voir avec le sujet de la grève. Je me retrouve à un autre barrage, on me demande qui je suis pour vouloir continuer dans le couloir, je refuse de répondre, je leur balance que je hais leurs méthodes de petits flics, là-dessus un gars arrive membre d'Attac étudiant dans l'école de commerce à coté (ce type n'avait rien à faire dans une grève universitaire) et il me débite son discours anti-mondialiste sagement appris, aucun étudiant autour de lui ne bronche. Le voilà qu'il m'explique comment la réforme va tuer certaines matières, il réinvente complètement le processus de recrutement des ensiegnants pour justifier ses arguments (en gros la réforme va tuer les enseignements dits minoritaires), pas de chance pour lui il croyait avoir face à lui un étudiant il se retrouve face à quelqu'un qui connait à fond ce genre de trucs. Je lui ai expliqué en détail le fonctionnement (comment ce sont les universitaires eux-mêmes qui tuent les enseignements dits minoritaires, ce qui est le cas pour ma discipline), il arrêtait pas de me couper la parole, enfin un étudiant lui a demandé de se taire et on s'est quittés sur une conclusion que j'ai trouvé hallucinante, lui s'en foutait des raisons de la grève mais ce qui importait c'était la lutte alors pourquoi ces gens qui viennent foutre la merde dans les facs ne luttent pas dans leurs écoles? Résultat de ces grèves étudiantes: LMD est en place, on n'a pas de réforme du supérieur même pas de texte sur lequel on aurait pu débattre et c'est la merde financièrement. Ces grèves ne font que maintenir le statu-quo et ne servent que quelques syndicats. Pourquoi les syndicats étudiants ne nous ont pas rejoints dans le mouvement "Sauvons a recherche", qui est apolitique, il y'aurait là une superbe occasion de soutenir des propositions concrètes: de demandes de postes, de budgets supplémentaires, d'autonomie des établissements, de suppression des grandes écoles. En partie parceque certains profs syndicalistes s'intéressent juste à leur feuille de paye et à leur tranquilité dans un sytème où moins en fout moins on t'en donne à faire (parler alors d'évolution de carrière au mérite quelle horreur ultra-libérale!) et aussi parceque les élections étudiantes ont lieu en novembre-décembre au moment des grèves comme c'est bizarre et pas en février-mars.
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