Post by Ornella on May 10, 2005 3:41:57 GMT -5
"Si vous n'acceptez pas de vous prostituer, nous supprimerons vos allocations", par Clare Chapman
Une serveuse de 25 ans ayant refusé un emploi qui consistait à fournir des "services sexuels" dans un bordel de Berlin pourrait se voir refuser le versement de ses allocations de chômage à cause de lois votées cette année.
La prostitution a été légalisée en Allemagne, il y a un peu plus de deux ans, et les propriétaires de bordels - qui doivent payer des impôts et l'assurance santé à leurs employées - ont été autorisés à consulter les bases de données officielles de demandeurs d'emplois.
La serveuse, une professionnelle des technologies de l'information sans emploi, avait mentionné qu'elle était prête à travailler dans un bar de nuit et qu'elle avait déjà travaillé dans un café.
Elle a reçu une lettre de l'agence pour l'emploi lui disant qu'un employeur potentiel était intéressé par son "profil" et qu'elle devrait le contacter. Ce n'est que lorsque cette femme - dont l'identité n'a pas été révélée pour des raisons légales - a appelé l'employeur en question qu'elle a constaté qu'elle avait un directeur de bordel au bout du fil.
Depuis les réformes sociales en Allemagne, une femme de moins de 55 ans qui a été sans emploi depuis plus d'un an peut être forcée à prendre un poste vacant - y compris dans l'industrie du sexe - sous peine de perdre ses allocations de chômage. Le taux de chômage dans ce pays est en augmentation depuis onze mois et a atteint la barre des 4,5 millions le mois dernier, amenant le nombre de chômeuses et de chômeurs à son apogée, depuis la réunification en 1990.
Le gouvernement avait envisagé de placer les bordels en dehors des employeurs potentiels sur la base de considérations morales, mais il a finalement décidé qu'il serait trop difficile de les distinguer des bars. En conséquence, les agences pour l'emploi doivent traiter les employeurs à la recherche d'une prostituée de la même manière que ceux cherchant une infirmière dentaire.
Quand la serveuse a entamé une procédure judiciaire à l'encontre de l'agence pour l'emploi, elle s'est rendue compte que celle-ci n'avait pas enfreint la loi. Une agence qui ne pénalise pas les personnes qui refusent un emploi en leur supprimant leurs allocations peut faire face à des procès de la part de l'employeur potentiel.
"Il n'y a rien dans la loi qui empêche les femmes d'être envoyées dans l'industrie du sexe", nous dit Merchthild Garweg, une avocate de Hambourg spécialisée dans de telles affaires. "Le nouveau règlement établit que, désormais, il n'est plus immoral de travailler dans l'industrie du sexe, et en conséquence on ne peut plus refuser aucune offre sans prendre le risque de se voir supprimer ses allocations".
Mme Garweg explique que des femmes ayant travaillé auparavant dans des centres d'appels se sont vues proposer des postes pour des téléphones "roses". Dans une agence de la ville de Gotha, on a dit à une femme de 23 ans qu'elle devait se présenter à un entretien d'embauche pour "poser nue" et devrait ensuite revenir à l'agence pour faire un compte rendu de cet entretien. Les employeurs de l'industrie du sexe peuvent aussi poser leurs propres annonces dans les agences, une nouveauté entrée en vigueur ce mois-ci. Une agence qui refuse d'accepter l'annonce peut être poursuivie.
Tatiana Ulyanova, qui possède un bordel dans le centre de Berlin, a consulté la base de données de son agence locale afin de trouver de nouvelles recrues.
"Pourquoi ne pourrais-je pas chercher de nouvelles employées dans une agence pour l'emploi alors que je paie des impôts comme tout le monde ?" demande Mme Ulyanova.
Ulrich Kueperkoch voulait ouvrir un bordel à Goerlitz, dans l'ex-Allemagne de l'Est, mais l'agence locale retira son annonce demandant douze prostituées en affirmant qu'il lui serait impossible de les trouver.
M. Kueperkoch répondit alors qu'il était sûr de la demande pour un tel établissement dans la région, et qu'il envisageait de demander compensation auprès des plus hautes autorités. La prostitution a été légalisée en Allemagne, en 2002, par le gouvernement qui pensait ainsi mieux combattre le trafic de femmes et couper les liens avec les organisations criminelles.
Mme Garweg estime que les pressions sur les agences pour l'emploi afin qu'elles fournissent des "employées" auront bientôt pour effet de les pousser à supprimer les allocations de celles qui refuseront de se prostituer.
"Elles sont déjé préparées à orienter des femmes vers des emplois liés aux services sexuels, mais qui ne sont pas considérés comme de la prostitution", nous dit Mme Garweg.
"Maintenant que la prostitution n'est plus considérée par la loi comme immorale, il n'y a plus que la bonne volonté des agences qui peut les empêcher d'orienter les femmes vers des emplois qu'elles ne veulent pas prendre".
Source : The Telegraph, le 30 janvier 2005
Plus d'infos : www.cmaq.net ; www.sisyphe.org
Une serveuse de 25 ans ayant refusé un emploi qui consistait à fournir des "services sexuels" dans un bordel de Berlin pourrait se voir refuser le versement de ses allocations de chômage à cause de lois votées cette année.
La prostitution a été légalisée en Allemagne, il y a un peu plus de deux ans, et les propriétaires de bordels - qui doivent payer des impôts et l'assurance santé à leurs employées - ont été autorisés à consulter les bases de données officielles de demandeurs d'emplois.
La serveuse, une professionnelle des technologies de l'information sans emploi, avait mentionné qu'elle était prête à travailler dans un bar de nuit et qu'elle avait déjà travaillé dans un café.
Elle a reçu une lettre de l'agence pour l'emploi lui disant qu'un employeur potentiel était intéressé par son "profil" et qu'elle devrait le contacter. Ce n'est que lorsque cette femme - dont l'identité n'a pas été révélée pour des raisons légales - a appelé l'employeur en question qu'elle a constaté qu'elle avait un directeur de bordel au bout du fil.
Depuis les réformes sociales en Allemagne, une femme de moins de 55 ans qui a été sans emploi depuis plus d'un an peut être forcée à prendre un poste vacant - y compris dans l'industrie du sexe - sous peine de perdre ses allocations de chômage. Le taux de chômage dans ce pays est en augmentation depuis onze mois et a atteint la barre des 4,5 millions le mois dernier, amenant le nombre de chômeuses et de chômeurs à son apogée, depuis la réunification en 1990.
Le gouvernement avait envisagé de placer les bordels en dehors des employeurs potentiels sur la base de considérations morales, mais il a finalement décidé qu'il serait trop difficile de les distinguer des bars. En conséquence, les agences pour l'emploi doivent traiter les employeurs à la recherche d'une prostituée de la même manière que ceux cherchant une infirmière dentaire.
Quand la serveuse a entamé une procédure judiciaire à l'encontre de l'agence pour l'emploi, elle s'est rendue compte que celle-ci n'avait pas enfreint la loi. Une agence qui ne pénalise pas les personnes qui refusent un emploi en leur supprimant leurs allocations peut faire face à des procès de la part de l'employeur potentiel.
"Il n'y a rien dans la loi qui empêche les femmes d'être envoyées dans l'industrie du sexe", nous dit Merchthild Garweg, une avocate de Hambourg spécialisée dans de telles affaires. "Le nouveau règlement établit que, désormais, il n'est plus immoral de travailler dans l'industrie du sexe, et en conséquence on ne peut plus refuser aucune offre sans prendre le risque de se voir supprimer ses allocations".
Mme Garweg explique que des femmes ayant travaillé auparavant dans des centres d'appels se sont vues proposer des postes pour des téléphones "roses". Dans une agence de la ville de Gotha, on a dit à une femme de 23 ans qu'elle devait se présenter à un entretien d'embauche pour "poser nue" et devrait ensuite revenir à l'agence pour faire un compte rendu de cet entretien. Les employeurs de l'industrie du sexe peuvent aussi poser leurs propres annonces dans les agences, une nouveauté entrée en vigueur ce mois-ci. Une agence qui refuse d'accepter l'annonce peut être poursuivie.
Tatiana Ulyanova, qui possède un bordel dans le centre de Berlin, a consulté la base de données de son agence locale afin de trouver de nouvelles recrues.
"Pourquoi ne pourrais-je pas chercher de nouvelles employées dans une agence pour l'emploi alors que je paie des impôts comme tout le monde ?" demande Mme Ulyanova.
Ulrich Kueperkoch voulait ouvrir un bordel à Goerlitz, dans l'ex-Allemagne de l'Est, mais l'agence locale retira son annonce demandant douze prostituées en affirmant qu'il lui serait impossible de les trouver.
M. Kueperkoch répondit alors qu'il était sûr de la demande pour un tel établissement dans la région, et qu'il envisageait de demander compensation auprès des plus hautes autorités. La prostitution a été légalisée en Allemagne, en 2002, par le gouvernement qui pensait ainsi mieux combattre le trafic de femmes et couper les liens avec les organisations criminelles.
Mme Garweg estime que les pressions sur les agences pour l'emploi afin qu'elles fournissent des "employées" auront bientôt pour effet de les pousser à supprimer les allocations de celles qui refuseront de se prostituer.
"Elles sont déjé préparées à orienter des femmes vers des emplois liés aux services sexuels, mais qui ne sont pas considérés comme de la prostitution", nous dit Mme Garweg.
"Maintenant que la prostitution n'est plus considérée par la loi comme immorale, il n'y a plus que la bonne volonté des agences qui peut les empêcher d'orienter les femmes vers des emplois qu'elles ne veulent pas prendre".
Source : The Telegraph, le 30 janvier 2005
Plus d'infos : www.cmaq.net ; www.sisyphe.org