Post by Plume on Apr 11, 2004 4:37:35 GMT -5
Alors aujourd'hui je sors de mon étrange sommeil pour vous parler d'un livre.. Le problème, c'est que je ne sais pas comment en parler. Alors je vais vous taper un extrait... J'y tiens parce que ce livre m'a tant interloquée qu'il faut que je le relise une deuxième fois..
"Pour lui, la mère était une idée. Ou plus précisément, un parcours imaginaire. Quelque chose qui naissait dans la Mer Rouge, ouverte en deux par la main de Dieu, se multipliait dans la pensée du déluge universel, s'y perdait pour se retrouver ensuite dans la silhouette pansue d'une arche et immédiatement après se rattachait à la pensée des baleines -jamais vues mais svt imaginées- et à partir de là recommençait à s'écouler, de nouveau à peu près clair, dans les quelques histoires parvenues jusqu'à lui de poissons monstrueux, de dragons et de ville sous-marines, en un crescendo de splendeur fabuleuse qui se racornissait sous les traits rudes du visage d'un de ses ancêtres [...] dans ses yeux d'une méchanceté subtile, la pensée de la mer prenait une orientation sinistre, elle rebondissait sur d'incertaines chroniques d'hyperboles corsaires, se prenait les pieds dans une citation de St Augustin, qui voyait dans l'océan la demeure du Malin, revenait en arrière sur un nom -Thessala-, peut-être celui d'un navire naufragé, peut-être une berceuse chantant des histoires de guerres et de navires, frôlait l'odeur de certaines étoffes arrivées jusqu'à lui des pays lointains, et remontait finalement à la lumière dans les yeux d'une femme venue d'outre-mer, rencontrée des années plus tôt et plus jamais revue [...]. La mer, parce qu'il ne l'avait jamais vue, voyageait dans l'esprit du Baron de Carewall comme un passager clandestin à bord d'un voilier ancré dans le port, toutes voiles amenées : innofensif et superflu.
Il aurait pu y rester à jamais. Mais il en fut délogé, en l'espace d'un instant par les paroles d'un homme vêtu de noir nommé Atterdel, par le verdict d'un homme de science implacable, convoqué pour accomplir un miracle.
- Je sauverai votre fille. Et je la sauverai avec la mer."
"Pour lui, la mère était une idée. Ou plus précisément, un parcours imaginaire. Quelque chose qui naissait dans la Mer Rouge, ouverte en deux par la main de Dieu, se multipliait dans la pensée du déluge universel, s'y perdait pour se retrouver ensuite dans la silhouette pansue d'une arche et immédiatement après se rattachait à la pensée des baleines -jamais vues mais svt imaginées- et à partir de là recommençait à s'écouler, de nouveau à peu près clair, dans les quelques histoires parvenues jusqu'à lui de poissons monstrueux, de dragons et de ville sous-marines, en un crescendo de splendeur fabuleuse qui se racornissait sous les traits rudes du visage d'un de ses ancêtres [...] dans ses yeux d'une méchanceté subtile, la pensée de la mer prenait une orientation sinistre, elle rebondissait sur d'incertaines chroniques d'hyperboles corsaires, se prenait les pieds dans une citation de St Augustin, qui voyait dans l'océan la demeure du Malin, revenait en arrière sur un nom -Thessala-, peut-être celui d'un navire naufragé, peut-être une berceuse chantant des histoires de guerres et de navires, frôlait l'odeur de certaines étoffes arrivées jusqu'à lui des pays lointains, et remontait finalement à la lumière dans les yeux d'une femme venue d'outre-mer, rencontrée des années plus tôt et plus jamais revue [...]. La mer, parce qu'il ne l'avait jamais vue, voyageait dans l'esprit du Baron de Carewall comme un passager clandestin à bord d'un voilier ancré dans le port, toutes voiles amenées : innofensif et superflu.
Il aurait pu y rester à jamais. Mais il en fut délogé, en l'espace d'un instant par les paroles d'un homme vêtu de noir nommé Atterdel, par le verdict d'un homme de science implacable, convoqué pour accomplir un miracle.
- Je sauverai votre fille. Et je la sauverai avec la mer."